Nous allons vous présenter ici comment préparer (dresser) une table dans les règles de l’art !
La nappe :
Celle-ci doit recouvrir entièrement la table et descendre d’au minimum 50 cm de chaque cotés.
Certains ajouterons un napperon ou un chemin de table afin d’agrémenter ou de protéger la nappe.
Les couverts :
A droite à Gauche, Pointes en haut /en bas ?
Il est bon de rappeler ici une règle simple :
Les couverts sont placés en fonction de leur ordre d'utilisation, ceux les premiers mets étant les plus éloignés de l'assiette, les fourchettes sont à gauches et tout autre couvert à droite (couteaux, cuillères, mais aussi pinces, pics etc…).
« Les couverts pour les premiers mets sont les plus éloignés de l'assiette »
Nous allons voir ici les trois principaux modes de dressage
« A la Française » « A l’anglaise » « Banquet ».
Pour les trois, l’ensemble des couverts prévus pour le repas sont installés sur la table autours d’une assiette de présentation.
La différence entre le dressage à La Francaise et à l'anglaise se sont les couverts rétournés (voir "un peu d'Histoire").
1 Fourchette entrée 2 Fourchette à poisson 3 Grande Fourchette 4 Assiette de Base 5 Serviette 6 Couteau à viande 7 Couteau à Poisson
8 Couteau entrée 9 Cuillère à Potage 10 Couteau à Fromage 11 Fourchette à salade ou à entremet
12 Cuillère à Entremet 13 Tasse à café 14 Verre à Eau 15 Verre à vin rouge 16 Verre à vin Blanc
17 Flute à champagne 18 Assiette à Pain 19 Couteau à beurre 20 Sel Poivre
Un peu d'histoire :
La Mise de table à la Française ou "Maison Bourgeoise" :
Hérité des habitudes des tables Royales où jusqu’à la Renaissance la "fourchette" ou plus exactement la petite fourche à deux dents servait a attraper dans le plat posé au milieu de la table : viandes et autres aliments que l’on ramène sur sa "Planche" ou plus tard son assiette afin de finalement manger avec ses doigts.
La peur de l’échange de couverts éventuellement trempés dans un poison imposa que chaque noble et en tout premier lieu le roi avaient à table leur propre fourchette recouverte de leur Blason gravé dans le sens « face aux convives » afin que chacun reconnaisse la fourchette de l’autre et qu’aucun échange involontaire ne soit fait.
L’arrivé de la "Fraise"» que l’on porte autour du cou au XVIII ème siècle imposa à tous l’utilisation de cette fourchette pour amener plus facilement les mets à la bouche.
La fourchette fut aussi modifié avec un ajouts d’une puis deux dents supplémentaires et surtout leur courbure permettant un meilleur angle de présentation dans la bouche, toujours a cause de cette "fraise".
Plus tard les armoiries restèrent de mises mais les couverts étant alors présentés au convives par chaque maitre de maison celui-ci y mettait le signe de sa famille, la gravure passa alors dans le « sens du convive » afin qu’il puisse admirer la décoration résumant souvent les exploits familiaux.
Mais pourquoi les pointes en bas ?
Comme nous l’avons dis un peu plus haut, la fourchette servait à la base à piquer les aliments pour les ramener sur l’assiette, chaque branche devaient donc être très pointue, mais une fois que la courbure de cette fourchette a été adopter (elles étaient encore de bonne taille) si l’on mettait les pointes en haut les convives ne manquaient pas de s’égratigner chaque fois qu’ils passaient au dessus pour se servir en pain, boissons etc…
On pris alors l’habitude de les retourner dents en bas, d’autant que les tables n’étaient pas spécialement nappés, l’arrivé des nappes travaillées de dentelles etc obligea à supprimer les pointes trop acérées de chaque dents.
L’habitude restera longtemps même avec l’arrivé de la Nouvelle Bourgeoisie, n’ayant pas d’armoiries ceux-ci voulant impressionner les invités mettaient en évidence le Poinceau ou la signature de l’artisan orfèvre qui avait réalisé leur service de table.
A la révolution la saisie des couverts dans les châteaux n’étaient pas perdus pour tout le monde, en dehors de les fondre pour en récupérer les métaux, certains les gardaient, faisaient disparaître les gravures plus ou moins bien, du coup à table les fourchettes se trouvaient pointe en haut afin de cacher le coté "gratté".
La version française aurait alors une variante la « Républicaine » pointe en haut.
Pour ce qui est de la lame du couteau, elle sera toujours vers l’assiette, en effet dans ce sens il n’est pas utile de la retourner avant de l’utiliser et les mains que l’on est sensé garder sur la table tout le longs du repas ne risquent pas de toucher le coté acéré.
Il est amusant de savoir que si nos couteaux aujourd’hui ont cette forme, c’est à la demande de Richelieu : lassé de voir un de ces chanceliers se curer les dents de la pointe de son couteau, fait passer un édit rendant obligatoires les lames de table à bouts arrondis arrondies.
La Mise de table à l’anglaise :
Nos cousins d’outre manche avaient d’autres habitudes à table, tout d’abords les plats étaient présentés par des « serviteurs » ou chacun piochait lors de passage de chaque plat, donc très vite il n’avait pas besoins de grandes fourchettes pour accéder au milieu de la table.
De plus adepte de table recouverte de cuir ou plus tard de nappes finement tissées et onéreuses, il fut très vite choisi de mettre les dents vers le hauts au risque de faire des accros sur les nappes.
C’est essentiellement la différence entre ces deux façons de dresser une table, les couverts restent les mêmes tout comme leur utilisation et leur placement.
La domination mondiale par les Britanniques et la recherche d’économie dans le ciselage des manches de couverts (non plus des deux cotés mais plus que d’un seul) fit que les Artisans Orfèvres optaient pour un travail sur le manche des couverts à l’anglaise.
Aujourd’hui avec la démocratisation de leur utilisation, en dehors de commandes privés, vous remarquerez qu’il est très rare de voir un travail sur les deux faces des couverts et pour ainsi dire jamais uniquement sur le dos, réservé maintenant à la marque ou provenance.
A moins d’avoir des couverts anciens ou d’être fier de son fabricant (Christofle, Lorenzo, Morani...) présenter des couverts retournés laissant apparaître les marques (IKEA, Carrefour, made in china) n’a rien de très Glamour.
Nous en arrivons finalement à La Mise de table Banquet :
Vous aurez donc compris que pour vos événements à moins de louer des couverts « double faces » au niveau des gravures, les pointes seront en haut.
Lors de votre réception vous pouvez surement maximiser l’utilisation de votre budget, afin de garder l’essentiel, en rognant sur l’assiette à pain et son couteau à beurre tout comme l’assiette de présentation dont l’utilisation n’est que décorative (en effet quelle erreur d’utiliser l’assiette prévus pour le plat en guise d’assiette de présentation que l’on débarrasse au moment du service de l’entrée, car à moins qu’elle soit nettoyée immédiatement, accepteriez vous d’utiliser l’assiette que votre voisin avait devant lui ? de plus elles ne seront jamais chaude pour le service du plat ! ) dans le cas d’un service de deux entrées , suivis d’un plat, on ne mettra que les couvert des entrées et on ajoutera les couverts à viande après avoir débarrassé la deuxième entrée (on servira d’ailleurs un petit trou Normand pour faire patienter) cela aura l’avantage de faire plus de place sur la table (ou de mettre plus de convive par table).
Les dessers étant souvent à base de mousse, bavaroise ou ganache, une simple cuillère à dessert fera l’affaire, plus besoin d’une fourchette à dessert.
La fourchette à salade prendra alors sa place en rejoignant le couteau à fromage que l’on servira ensemble en général.
Une variante apparue dans les années 80 pour les Réceptions qui pourtant est même enseignée dans les écoles et pris comme référence aux examens professionnels, contredit la première règle dont nous avons parlé au début : « les couverts pour les premiers mets étant les plus éloignés de l'assiette ». En effet lorsque l’on prépare les tables pour plusieurs centaines de convives chaque personnel posera sur table un seul couvert en suivant un de ses collègues qui posera sont opposé, en général, 1er Gd couteau, 2em Gde Fourchette, 3em pte couteau, 4em pte fourchette, 5em cuillère, le fait de poser les petits couverts d’entrée, il en profitera pour poser celle du fromage (donc en haut près de l’assiette de présentation), c’est la seul explication !
En effet il est maintenant pris pour habitude de mettre la cuillère à dessert tout en haut et le couteau à fromage près de l’assiette ?!?
Pour finir, la petite nouveauté de ses dernières années, le remplacement du verre à eaux par un gobelet à soda, surement pour se rincé la bouche avec un colas entre le Chablis et le Pommard, mais n’y voyez ici que le sarcasme d’un épicurien à l’ancienne ;-)))